jeudi 18 décembre 2008

Le petit chaperon rouge de Rascal


Ce mardi 16, nous avons eu affaire au Petit chaperon rouge de Rascal, d'après Charles PERRAULT.
J'ai d'abord annoncé aux enfants que j'allais le leur lire, et lorsque j'ai commencé la "lecture", j'ai surjoué l'opération. En effet, impossible pour moi de dire quoi que ce soit, l'album est sans texte. Est-ce à dire qu'il ne s'agit pas de lecture?
Si la lecture n'était que déchiffrage, effectivement, on ne lirait pas un album sans texte (une maîtresse de C.P. qui voudrait apprendre à lire à ses élèves n'utiliserait certainement pas ce livre pour les entraîner à déchiffrer). Par contre, si on entend bien que la lecture est aussi une question de références inter textuelles et de culture littéraire, alors nous avons lu l'album. Quand je dis que j'ai surjoué, c'est que je me suis posé la question du comment. Comment présenter un album sans texte à mes élèves tout en respectant ce moment particulier des apprentissages où l'on apprend la permanence de l'écrit? A grand renfort de roulements d'yeux, j'ai montré que je scrutais l'image puis m'interrogeais, me souvenais, comprenais.
Les enfants ont eu des mimiques similaires en retour, indiquant que l'album leur "parlait" aussi. Ils ont compris qu'il s'agissait du petit chaperon rouge et leurs réactions de comparaison aux versions déjà lues portent principalement sur l'absence de texte.
Extrait éloquent:
Victoire: "Tu nous a même pas lu le livre!"
Marie: "Pourquoi il n'y a plus d'écritures?"
Victoire et Winona: "Si, aux dernières pages, il y a des écritures qui sont pareilles (TOC TOC TOC)."
Jules: "Peut-être que c'est quelqu'un qui est muet."
Marthe: "Ou peut-être quelqu'un qui a oublié d'écrire."
Cléophée: "Les deux sont muets: le petit chaperon rouge et le loup."
Marie et Raphaël: "Peut-être que l'auteur est muet."
Et Marthe de conclure brillamment: "Ou plutôt qu'il n'a pas voulu écrire!"
Conclusion de la séance: un album sans texte est l'œuvre d'un auteur qui n'a pas voulu écrire.
P.S.: Actuellement, la question de l'album sans texte est incontournable dans les travaux de recherches concernant la littérature de jeunesse et cette année encore une étudiante de master du Mans a choisi ce thème pour son mémoire.
Une conclusion toute personnelle et ironique me brûle le clavier: qui a dit qu'en maternelle on dormait et on remplissait ses couches?!

mercredi 17 décembre 2008

Petite méditation pour un mercredi intelligent...


Vos enfants croient-ils au père Noël plus qu'aux sorcières, à la petite souris et aux lutins?
J'affectionne ce genre d'articles qui reviennent comme un marronnier chaque hiver, car en les lisant, je trouve du réconfort dans cette idée que je ne suis pas la seule qu'on montre parfois du doigt (pour comprendre, lire l'article).

vendredi 12 décembre 2008

La planète des Alphas de Claude HUGUENIN et Olivier DUBOIS



Aujourd'hui, nous avons regardé le dessin animé La planète des Alphas. Il s'agit d'une aventure fantastique qui invite l'enfant dans l'univers de la lecture.
Les personnages ont la forme des lettres et font le même son que les lettres. Chacun d'entre eux est drôle et sympathique; les enfants ont beaucoup aimé découvrir leur histoire.

Leurs préférés: mme i, devenue fine à force de manger des frites, avec sa pomme de terre au-dessus de la tête ou la dame d avec son gros derrière. Pour l'instant, nous ne détaillerons pas plus les personnages pour ne pas anticiper la progression de phonologie. Plus tard dans l'année, nous ferons plus ample connaissance avec ces personnages et surtout ce qu'ils représentent.
Pour plus de renseignements: http://www.planete-alphas.net/

mardi 9 décembre 2008

Le sous-marin du Père Noël de Yann LE BOULBA et Michel BOUCHER

Ce soir, nous avons lu Le sous-marin du Père Noël. Rien à voir avec le petit chaperon rouge, mais tout à voir avec notre sortie de jeudi matin. Nous irons visiter l'exposition de Noël à l'hôtel de ville à 10h15.
Pour télécharger le conte en version pdf, cliquez ici.
Pour visiter la page de la ville concernant l'exposition, cliquez ici.
Nous irons accompagnés de jeunes lycéens de Jeanne d'Arc, eux-mêmes accompagnés de deux de leurs professeurs. Leur rôle sera de guider les enfants dans l'exposition et dans la "lecture" de chaque tableau: ce qu'il ne faut pas manquer, comment la mise en scène se rapporte à l'histoire. Cet échange permettra aux adolescents de nourrir leur rencontre avec l'illustrateur dans le cadre de leur projet de classe.
Pour ce qui est de notre lecture du conte:
- c'est la suite de Le cargo de Noël qui avait inspiré l'exposition en 2007;
- cela nous a fait penser à Toy story à cause de la dernière image où les personnages de l'histoire sont "devenus" des peluches;
- nous avons discuté du cadeau réservé aux animaux: certains enfants ont parlé du lait pour le Père Noël (cet animal...) et de nourriture pour ses rennes, d'autres ont promis de garder un cadeau pour les animaux. Nous avons fini par nous dire qu'un cadeau à faire aux animaux serait de faire attention à ce que nous faisons, de façon à ne pas blesser ou faire mourir un animal (en laissant un sac plastique à la plage, par exemple);
- il y a quelques astuces dans les illustrations (personnages intrus, mise en abyme du conte par la présence du livre au pied du sapin) mais elles sont trop petites pour les traiter en classe entière; il faudra attendre que les enfants les aient feuilletées pour attirer leur attention dessus.

Je vis ailleurs - Le Havre

Bientôt sur les chaînes nationales:



http://www.jevisailleurs.com/

samedi 6 décembre 2008

Le petit chaperon rouge a des soucis de Anne-Sophie de MONSABERT


illustrations de Géraldine ALIBEU.

Hier, nous avons lu Le petit chaperon rouge a des soucis. Bien sûr, l'histoire nous a fait penser au conte dès le titre. Ensuite, c'était plutôt la rigolade: imaginez, le petit chaperon rouge pris pour le père Noël! Comment essaie-t-elle de s'en sortir? En essayant de convaincre le loup de la manger, comme preuve de son identité. Mais le loup refuse: la dernière fois, il a fini éventré. Qu'à cela ne tienne, la petite fille décide de changer de vêtements.
Nous avons encore remarqué le loup qui se dissimulait dans les images bien avant que le texte en parle.
Cette semaine, nous approfondirons un peu les similitudes et les différences physiques entre le petit chaperon rouge et le père Noël en atelier de langage.

mardi 2 décembre 2008

Jury Jeunes Lecteurs 2009

La classe est inscrite pour participer au Jury Jeunes Lecteurs 2009.
Voici la sélection des albums:


Nous les recevrons début janvier et les enfants pourront alors les emporter pour les découvrir ou re-découvrir avec vous.
Comme nous les lirons en classe, il faudra les rapporter dès le lendemain.
En mai-juin, nous jouerons au jeu de l'oie avec les CP de Mme Payen, jeu à l'issue duquel les enfants éliront leur album préféré.
L'année dernière, plus de 5500 enfants du Havre ont participé à cette action culturelle très enrichissante.

samedi 29 novembre 2008

Chapeau Rond Rouge de Geoffroy de PENNART


Vendredi 28, nous avons lu Chapeau Rond Rouge de Geoffroy de PENNART. Nous qui sommes très forts en phonologie (Lol, comme on dira bientôt), nous avons bien remarqué la différence : cette petite fille-là porte un chapeau à deux syllabes, qui est rond et rouge, contrairement à celle du fameux conte qui portait un chaperon à trois syllabes qui n'était donc pas rond, mais tout aussi rouge...
Chapeau rond rouge se croit très forte car elle connaît les mésaventures du petit chaperon rouge. Pourtant, elle prend le loup pour un chien quand elle le rencontre au bord de la route. Nous on le sait, mais pas elle.
Le loup n'a pas changé et court à la maison de la grand-mère.
La grand-mère a changé, elle. Elle n'est pas souffrante et conduit une voiture. Elle renverse d'ailleurs un "chien" en rentrant chez elle.
La méprise commence ici : elle dépose le "chien" sur son lit pour aller chercher un médecin. Chapeau rond rouge arrive entre temps et se voit revivre les aventures d'autrefois. Mais elle est plus forte : elle assomme le "chien" pour libérer sa grand-mère avalée. Finalement, elle culpabilise de l'avoir tué quand la grand-mère revient avec le médecin. Celui-ci les informe qu'il s'agit d'un loup et qu'il n'est pas mort. Ouf! Quelques enfants de la classe commençaient à avoir les larmes aux yeux suite au "décès" du loup.
Comme nous savions que le "chien" était un loup avant les deux héroïnes, nous avons compris que les images nous ont aidés à en savoir plus que ce que disait le texte.
Nous avons aussi remarqué les petites souris à toute les pages, mais comme elles sont petites, nous attendons de voir l'album de près pour savoir ce qu'elles fabriquent ici.

jeudi 27 novembre 2008

Mademoiselle Sauve-qui-peut de Philippe CORENTIN


Mardi 25, nous avons lu Mademoiselle Sauve-qui-peut de Philippe CORENTIN.
Nous avons compris que si le petit chaperon rouge s'appelait ainsi à cause de sa capuche, l'héroïne de cet album-là tirait son nom du fait qu'elle semait la terreur partout où elle passe.
Loin d'être naïve, elle connaît bien le conte et reconnaît aussitôt le loup allongé dans le lit de sa grand-mère. A une nuance près. Le loup est invité par la grand-mère et lui aussi ne tarde pas à être terrorisé...
Nous avons beaucoup rigolé en voyant les illustrations de Philippe CORENTIN: animaux effrayés par une fillette, chutes, cache-cache...
Nous avons remarqué que dans cette histoire, le grand méchant loup n'est pas celui qu'on pourrait penser.

mercredi 26 novembre 2008

Où est maman? de Gerda DENDOOVEN


Vendredi 21 nous avons lu Où est maman? de Gerda DENDOOVEN.
Outre la référence explicite au petit chaperon rouge, nous avons remarqué que ce récit commence à la (presque) fin du conte, au moment où le ventre du loup est recousu. Dans cet album, c'est le petit chaperon qui le recoud.
A la recherche de sa mère, la fillette rencontre des héros d'autres contes (vilain petit canard devenu cygne, trois petits cochons, belle au bois dormant, Poucette, les sept nains) qui sont désignés par des anaphores (3 cochons danseurs, la belle dormante...) et qui l'accompagnent dans sa quête.
Nous avons aussi remarqué qu'un loup se cache à presque toutes les pages, comme si le loup qui partage l'histoire des héros rencontrés était à chaque fois embusqué, prêt à entrer en scène.
Albums associés où on peut chercher le loup: Loup y es-tu? de Mitsumasa ANNO ou Loup, loup y es-tu? de Mario RAMOS.

samedi 27 septembre 2008

Rentrée du blog

Un peu après la rentrée des classes, rentrée du blog avec une petite nouveauté qui ne se verra qu'au compteur, du moins j'espère: les parents de mes élèves pourront suivre à la semaine les lectures faites à leurs enfants en classe. L'année sera donc plutôt axée sur ma classe.
La première période, allant de la rentrée aux vacances de la Toussaint sera consacrée à la lecture de différentes versions du petit chaperon rouge. Mon objectif est de m'assurer que chaque enfant retrouve dans nos lectures la version qu'il connaît de façon à essayer de la raconter lui-même.
Mon travail consistera ensuite à analyser les premiers récits produits pour leur apprendre à raconter en procédant par étape. Je m'appuierai sur les recherches de Makdissi et Boisclair pour situer chaque élève dans une grille de développement du récit. De cette manière, les apprentissages seront réellement ciblés, en rapport avec les besoins des élèves.
Nous transposerons ensuite nos compétences aux parodies, détournements et autres pastiches du conte de départ. L'année s'ouvrira bien sûr sur d'autres contes et albums.

lundi 23 juin 2008

Pédagogie de la LIJE

Christian Poslaniec publie (Se) Former à la littérature de jeunesse chez Hachette Education.
Première partie: mise en contexte avec un retour sur l'histoire de la LIJE, ses aspects essentiels comme l'image ou le lectorat...
Deuxième partie: la forme, le genre, le ton...
Troisième partie: l'intertexte, le symbole, le personnage... et une réflexion critique sur les pratiques pédagogiques en cours.
Des bibliographies primaire et critique.


Plus de renseignements sur le blog de Bertrand Ferrier (post du 16/06/2008) à la page http://master2.hautetfort.com/colloques_-_formations_-_parutions/.


Avez-vous étudié ce livre? L'utilisez-vous?

vendredi 20 juin 2008

Message post examens

J'ai passé ce mercredi et jeudi les examens de Master 1 LIJE au Mans; voici les sujets:
  • Dissertation #1 - Introduction à la LIJE, j'ai choisi le premier sujet:
Vous choisirez et traiterez un seul des deux sujets suivants. Seront notamment évalués : la qualité des connaissances (précision, variété, emploi judicieux), la pertinence du plan (annonce, cohérence, logique), l’organisation du discours (capacité à problématiser, démontrer et avancer logiquement dans le raisonnement), la clarté du style (simplicité, correction, maîtrise de la grammaire et de l’orthographe) et l’intérêt de la réflexion personnelle.

Sujet 1 :
Dans Mondialisation et littérature de jeunesse (Le Cercle de la librairie, « Bibliothèques », 2008, p. 11), Jean Perrot écrit :
« La dynamique de modernisation ne repose plus sur la seule dualité ‘nous ou les autres’ mais sur celle qui rapproche ‘nous et les autres’. (…) Il n’est pas interdit de penser que, modestement et à sa manière, la littérature pour la jeunesse puisse être partie prenante dans cette entreprise de refondation : n’a-t-elle pas pour but non seulement de divertir, mais aussi de former les futurs citoyens ? »
En vous appuyant sur vos lectures personnelles et sur les connaissances acquises cette année, vous évaluerez la pertinence de ce propos.

Sujet 2 :
Selon Sophie Van der Linden, le « goût pour la lecture ludique » qui « anime les créations d’Olivier Douzou » les place « à l’abri d’une rupture avec le public enfantin. » En effet, « si les adultes trouvent leur mécanisme difficile pour les enfants, c’est peut-être qu’ils ne mesurent pas l’aisance des plus jeunes à décoder le langage visuel et leur passion pour l’élucidation des énigmes», signes d’un « esprit de jeu ou esprit d’enfance » (« Venir au monde », in : Images des livres pour la jeunesse. Lire et analyser, Annick Lorant-Jolly et Sophie Van der Linden, dir., Thierry Magnier / Scéren, 2006, p. 81).
En élargissant la réflexion aux albums voire aux romans d’autres créateurs pour la jeunesse, vous tâcherez de définir ce qu’est une œuvre « difficile pour les enfants », et évaluerez la pertinence de cette notion.
  • Dissertation #2 - Etudes littéraires, un seul sujet proposé:
Dans quelle mesure pensez-vous que Voyage au centre de la terre de Jules Verne présente encore / ne présente plus aucun intérêt pour un jeune lecteur de notre temps?
Vous restez bien entendu, totalement libre de vos opinions. Je vous demande simplement d'appuyer vos dires sur de véritables arguments.

Voilà. Reste le mémoire pour début juillet en vue d'une soutenance en septembre, ça va être dur.

mercredi 19 mars 2008

Parenthèse d'humour en attendant...

Quel est le comble pour une étudiante en littérature?
Être overBOOKée!!!
En attendant l'accalmie, une petite tranche de rigolage sur le site des Têtes à claques...
La Bibliothèque.
A bientôt.

jeudi 31 janvier 2008

Le Textuaire

Au hasard d'un encart publicitaire, j'ai fait la connaissance de l'éditeur Le Textuaire, qui, comme son nom ne l'indique pas, édite des albums sans texte.
Mais comment utiliser un album sans texte en classe?
Une visite sur le site satisfera les consommateurs de fiches toutes prêtes, sans rapport avec la littérature de jeunesse à mon sens. Pour les autres, qui exerceront leur sens esthétique et leur talent de médiateur littéraire, je conseille la lecture de
  • PASA Laurence, RAGANO Serge et FIJALKOW Jacques, Entrer dans l'écrit avec la littérature de jeunesse, Issy-les-Moulineaux, ESF Editeurs, 2006 (particulièrement le chapitre 5);
  • PASA Laurence (coord.) "La littérature de jeunesse: enjeux et usages pédagogiques", Les dossiers des Sciences de l'Education n°15, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2006 (pages 27 à 37).
Un grand classique à lire absolument pour apprécier un album avec ou sans texte à sa juste valeur :
  • VAN DER LINDEN Sophie, Lire l'album, Le-Puy-en-Velay, L'atelier du poisson soluble, 2006.
fera l'objet d'un prochain post détaillé quand le libraire m'aura livrée...

vendredi 4 janvier 2008

PRADO Miguelanxo, Pierre et le Loup

PRADO Miguelanxo, Pierre et le Loup, une adaptation du conte original de Serge Prokofiev [Pedro y el lobo, 1993], Les Albums Duculot, Bruxelles, Casterman, 1995.


Le texte original intégral tel qu'il est lu par Gérard Philippe :

http://blogs.nathan.fr/stagiaires_iufm/files/2007/08/sequence-pierre-et-le-loup.pdf



Une présentationsynthétique de l'album :


http://www.sceneario.com/bd_6216_pierre_et_le_loup.html



Quelques fiches de préraration :
Des ressources pédagogiques:
http://crdp.ac-besancon.fr/fileadmin/CD70/Fichiers_cd70/ressources_pedagogiques/litterature_jeunesse/albums/pierLoup.PDF



Les autres illustrateurs:



2001 : Eric Battut, Didier Jeunesse


2000 : Macelino Truong, Thierry Magnier


1992 : Erna Voigt, Gallimard Jeunesse


1991 : Nathalie Duroussy, Nathan


1990 : Michèle Levieux, Kids Can Press


1982 : Annie Bonhomme, Nathan



D'une manière générale, ce conte développe les idées de l'obéissance/désobéissance, l'insouciance, la peur et la vanité.



La version de Prado est plus explicitement moralisatrice. Quand le grand-père original demande à Pierre:

"Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ?"



celui de Prado va dans le détail:

"Crois-tu que le loup gigantesque qui hante cette forêt se souciera de savoir si tu t'es avancé de quelques mètres ou très profondément à l'intérieur?"



Dans la version de Prokofiev, le loup est capturé et montré en "triomphe"; dans celle de Prado, il est tué avant l'exhibition. Prado développe explicitement les conséquences du choix de Pierre de capturer le loup: les chasseurs le tuent, Pierre est triste, ressent l'empathie de son grand-père, mais cède à la vanité face aux louanges des autres. Alors que le grand-père de la version Prokofiev demande:

" Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? "



Prado entraîne son lecteur dans la lecture d'images, l'interprétation des regards et les sentiments indirects:

"Pierre comprit que son grand-père partageait toute la douleur qu'il éprouvait lui-même à cet instant précis".



Les conséquences des actes de Pierre sont irréversibles dans la version de Prado. Cela apparaît dès l'emploi du futur simple là où Prokofiev a préféré le conditionnel. D'autre part, Prado aggrave la vanité originelle de Pierre en la maintenant dans sa version malgré l'élément dramatique que constitue la mort du loup.



Bettelheim ne serait-il pas pour le moins dubitatif quant à la valeur psychanalytique de cette version?



Bonus
http://catice.ac-besancon.fr/litterature70/documents/2003_2004/pierre_et_loup_sitapp.doc
http://artic.ac-besancon.fr/litterature70/documents/2002_2003/pierre_et_loup_s.doc