PRADO Miguelanxo,
Pierre et le Loup, une adaptation du conte original de Serge Prokofiev [Pedro y el lobo, 1993], Les Albums Duculot, Bruxelles, Casterman, 1995.
Le
texte original intégral tel qu'il est lu par Gérard Philippe :
http://blogs.nathan.fr/stagiaires_iufm/files/2007/08/sequence-pierre-et-le-loup.pdf
Une
présentationsynthétique de l'album :
http://www.sceneario.com/bd_6216_pierre_et_le_loup.html
Quelques fiches de préraration :
Des
ressources pédagogiques:
http://crdp.ac-besancon.fr/fileadmin/CD70/Fichiers_cd70/ressources_pedagogiques/litterature_jeunesse/albums/pierLoup.PDF
Les autres illustrateurs:
2001 : Eric Battut, Didier Jeunesse
2000 : Macelino Truong, Thierry Magnier
1992 : Erna Voigt, Gallimard Jeunesse
1991 : Nathalie Duroussy, Nathan
1990 : Michèle Levieux, Kids Can Press
1982 : Annie Bonhomme, Nathan
D'une manière générale, ce conte développe les idées de l'obéissance/désobéissance, l'insouciance, la peur et la vanité.
La version de Prado est plus explicitement moralisatrice. Quand le grand-père original demande à Pierre:
"Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ?"
celui de Prado va dans le détail:
"Crois-tu que le loup gigantesque qui hante cette forêt se souciera de savoir si tu t'es avancé de quelques mètres ou très profondément à l'intérieur?"
Dans la version de Prokofiev, le loup est capturé et montré en "triomphe"; dans celle de Prado, il est tué avant l'exhibition. Prado développe explicitement les conséquences du choix de Pierre de capturer le loup: les chasseurs le tuent, Pierre est triste, ressent l'empathie de son grand-père, mais cède à la vanité face aux louanges des autres. Alors que le grand-père de la version Prokofiev demande:
" Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? "
Prado entraîne son lecteur dans la lecture d'images, l'interprétation des regards et les sentiments indirects:
"Pierre comprit que son grand-père partageait toute la douleur qu'il éprouvait lui-même à cet instant précis".
Les conséquences des actes de Pierre sont irréversibles dans la version de Prado. Cela apparaît dès l'emploi du futur simple là où Prokofiev a préféré le conditionnel. D'autre part, Prado aggrave la vanité originelle de Pierre en la maintenant dans sa version malgré l'élément dramatique que constitue la mort du loup.
Bettelheim ne serait-il pas pour le moins dubitatif quant à la valeur psychanalytique de cette version?
Bonus
http://catice.ac-besancon.fr/litterature70/documents/2003_2004/pierre_et_loup_sitapp.doc
http://artic.ac-besancon.fr/litterature70/documents/2002_2003/pierre_et_loup_s.doc