mercredi 28 janvier 2009

COUP DE GUEULE!!!

Comme on ne peut pas lire un livre qui n'est pas là, pas de lecture pour mes élèves ce mardi soir...
Comme quoi un tableau à double-entrée pour répartir équitablement les livres et les faire circuler rapidement ne résiste pas au fait qu'un livre - ou plutôt deux - reste chez un élève - ou plutôt deux - au lieu de revenir aussitôt à l'école.
J'hésite entre ras-le-bol, déception et découragement... Alors pour oublier, on a chanté.

vendredi 23 janvier 2009

Geoffroy de PENNART

Nous avons reçu à l'école la troupe Cave à danses pour un spectacle autour des contes de Geoffroy de PENNART Le loup sentimental et Le loup, la chèvre et les sept chevreaux.


Ces deux œuvres sont au cœur du spectacle et les livres y apparaissent: les deux comédiennes proposent aux enfants de leur raconter les histoires, ce qu'elles font avec marionnettes, marottes, objets divers et ponctuation musicale.
L'interaction avec les enfants n'est pas négligée et leurs références culturelles sont plusieurs fois sollicitées. En effet, les albums de PENNART regorgent d'allusions aux contes traditionnels et même à ses propres livres (par exemple, Chapeau Rond Rouge fait ses courses dans la même rue qu'Igor dans Le loup, la chèvre et les sept chevreaux).

mardi 20 janvier 2009

La grande roue de Christine BEIGEL et Magali LE HUCHE


Ce soir, nous avons lu La grande roue, notre troisième lecture pour ce qui est du jury jeunes lecteurs 2009.
Le paon, si sûr de lui, méprise les autres, les affublant de surnoms désobligeants et se pavane constamment, se comparant aux éléments majestueux sans aucune hésitation. Ses voisins décident de lui donner une leçon en le prenant au piège de son orgueil: il doit se mesurer à la grande roue de la fête foraine, qui reste déployée toute une semaine sans jamais se refermer. Les six premiers jours et demi se passent sans qu'il ne flanche, mais le septième est bien moins glorieux...
Cette première lecture n'est pas concluante car l'album est difficile à traiter en groupe, il est mis en page comme une bande dessinée, avec phylactères. La seconde lecture, avec marottes sera certainement plus efficace, surtout suivie du traitement individuel de l'histoire (observation, chronologie, dialogue, marottes...). A suivre, donc.

dimanche 18 janvier 2009

A propos de Michel

En cherchant un petit peu ce qui se raconte à propos de notre petit mouton, je suis tombée sur une fiche du CRDP de Besançon, confirmant le lien texte/image à privilégier dans la lecture de l'album de sylvain VICTOR.
Cependant, certaines pistes pédagogiques me semblent un peu trop scolaires et pas très littéraires: comment faire comprendre sans tout décortiquer et rendre une œuvre insipide? Mais peut-être ne s'agit-il que de formulation de consigne. Par exemple, "écrire une lettre à Michel pour lui expliquer qu'en fait il a de la chance": je ne suis pas sûre de la cohérence entre l'album, une lettre et des explications, je trouve que cela ressemble à un exercice recherché inventé par une maîtresse qui veut à tout prix faire comprendre ce qu'elle a compris - peut-être parce que je n'ai pas compris tout à fait pareil (!).
Il me semble que cette histoire parle justement de la subjectivité du ressenti et du point de vue. Vouloir imposer un point de vue sous prétexte qu'il nous paraît objectif revient à négliger l'univers de chacun tout comme Michel ne voit pas une partie de son univers. En effet, peut-on vraiment dire qu'on a de la chance quand on perd tous ses amis à l'abattoir, juste parce qu'on y a échappé? Mes élèves étaient partagés, peut-être que parce que pour eux, concevoir le monde seul et sans ami est trop difficile.
Toute la difficulté de l'exercice sera donc de les faire réfléchir sur la relativité des évènements, la relativité des ressentis, et la relativité du point de vue de chacun sans pour autant leur imposer une interprétation adulte plutôt terrifiante si on raccourcit: c'est de la chance de voir ses amis foudroyés, noyés, abattus... Ce qui reviendrait à mettre l'enfant dans une position de marginal qui se réjouit du malheur de la masse!
Décidément, qui a dit que le littérature de jeunesse n'était pas de la littérature!?!

samedi 17 janvier 2009

Michel: le mouton qui n'avait pas de chance de Sylvain VICTOR

Vendredi soir, nous avons lu Michel: le mouton qui n'avait pas de chance.
D'abord, on pense que Michel n'a vraiment pas de chance: il ne peut pas manger les framboises, une clôture l'en empêche, il ne peut pas s'abriter sous un arbre ou patiner sur la mare gelée, tous ses copains y sont déjà, il ne peut pas se réfugier dans la forêt, Ralph, le chien du berger, le rattrape, il perd tous ses copains tout d'un coup, il se retrouve tout seul dans la nuit, il tombe dans une bouse de vache...
Mais est-il vraiment malchanceux? Non, car il a droit à son happy end: il rencontre Brigitte qui aime aussi les framboises et en a justement à partager.
Et à bien y regarder, il a vraiment eu de la chance.
Ce qui nous a frappé Céline (stagiaire petite enfance) et moi, c'est que les enfants ont reçu le livre complètement différemment de nous, adultes. En effet, à chaque étape, ils sont convaincus que Michel n'a vraiment pas de chance alors nous pensons qu'il a eu chaud. Les illustrations racontent en effet une toute autre histoire.
Pour l'interpréter, nous nous livrerons à un petit jeu prochainement: "et si Michel avait mangé les framboises? et s'il était allé sous l'arbre?..." puis "Michel n'a pas de chance parce que... mais il a de la chance parce que..." Nous saurons alors si les enfants pensent toujours qu'il n'a pas de chance ou si finalement, ce à quoi il a échappé dans sa "malchance" leur semble pire.
Et si on mettait les illustrations dans l'autre sens? Le texte devrait changer... de quoi nous occuper pour quelques séances d'écriture.
Nous discuterons aussi sur le point de vue: on ne voit pas toujours tout d'une situation dès le départ, il faut souvent prendre du recul pour en mesurer les tenants et aboutissants.

mardi 13 janvier 2009

Zékéyé et la larme magique de Nathalie DIETERLE


Pour commencer la série des albums du Jury Jeunes Lecteurs 2009, nous avons lu Zékéyé et la larme magique, ce soir.
Après avoir observé la couverture dépliée (première et quatrième face au lecteur), où apparaît le petit héros face à un gigantesque éléphant, nous avons regardé la scène de départ et j'ai lu aux enfants le problème que devait affronter Zékéyé cette fois-ci. Après une courte pause pour reformuler ensemble la situation de départ, j'ai lu toute l'aventure sans montrer les images.
Cela était voulu: une fois la situation de départ bien comprise, la structure en randonnée, les répétitions dans le texte, ne fonctionnent que si on n'interrompt pas le récit pour montrer les images.
Après plusieurs lectures, il nous sera possible de reconstruire la narration en s'appuyant sur des marottes. En plus du plaisir de l'histoire connue, cela entraîne la mémoire et la logique narrative (rencontre des personnages successifs en écho avec le raisonnement de Zékéyé qui fait le point sur ses rencontres à chaque étape). Ce genre de manipulation aide aussi à construire la notion de système des personnages (relations, hiérarchie, rôles).

dimanche 11 janvier 2009

Adèle s'en mêle de Claude PONTI

Vendredi dernier, nous sommes entrés dans l'univers de Claude Ponti en faisant connaissance avec un de ses personnages récurrents: Adèle.
Adèle s'en mêle est un album sans texte. Cet album nous amènera à parler de la littérature (métalangage): le personnage éponyme entre en effet dans le livre et vient chambouler ce petit monde fictif. Mais alors, qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est inventé, et quelle est donc la place du lecteur quand il peut assister à l'entrée du personnage dans le livre: mise en abime, double jeu troublant?
Les notions de merveilleux et de fantastiques ont été énoncées. Chaque élève doit maintenant explorer individuellement cet ouvrage qui ne se prête pas à la seule découverte collective: le nombre de détails et la profusion de personnages force la multiplication des lectures.

mardi 6 janvier 2009

Au pays des Charavis de Laurence GUILLOT et Gitte SPEE


Aujourd'hui, nous avons lu et parlé de l'album Au pays des Charavis. Il s'agit d'aborder le deuil avec les enfants qui ne savent pas encore reconnaître leurs émotions et encore moins les gérer.
Le petit chat Réglisse a perdu sa Maminette avec il avait des habitudes, surtout le mercredi. Ne comprenant d'abord pas que son départ est définitif, ses amis lui proposent d'aller la chercher. Sans résultat: le pays des Charavis est beaucoup trop loin pour les ailes du papillon, du toucan et de la cygogne. Impuissant, Réglisse se sent triste, n'arrive plus à ronronner, sans compter cette boule dans la gorge.
Mais à force de parler de sa Maminette, et de ses sentiments, d'essayer tout seul ou avec ses parents ce qu'il aurait fait avec elle, de réussite en bons souvenirs, Réglisse se rend compte que si Maminette ne reviendra pas du pays des Charavis, elle est toujours dans son coeur et il peut continuer à grandir, même sans elle.