dimanche 18 janvier 2009

A propos de Michel

En cherchant un petit peu ce qui se raconte à propos de notre petit mouton, je suis tombée sur une fiche du CRDP de Besançon, confirmant le lien texte/image à privilégier dans la lecture de l'album de sylvain VICTOR.
Cependant, certaines pistes pédagogiques me semblent un peu trop scolaires et pas très littéraires: comment faire comprendre sans tout décortiquer et rendre une œuvre insipide? Mais peut-être ne s'agit-il que de formulation de consigne. Par exemple, "écrire une lettre à Michel pour lui expliquer qu'en fait il a de la chance": je ne suis pas sûre de la cohérence entre l'album, une lettre et des explications, je trouve que cela ressemble à un exercice recherché inventé par une maîtresse qui veut à tout prix faire comprendre ce qu'elle a compris - peut-être parce que je n'ai pas compris tout à fait pareil (!).
Il me semble que cette histoire parle justement de la subjectivité du ressenti et du point de vue. Vouloir imposer un point de vue sous prétexte qu'il nous paraît objectif revient à négliger l'univers de chacun tout comme Michel ne voit pas une partie de son univers. En effet, peut-on vraiment dire qu'on a de la chance quand on perd tous ses amis à l'abattoir, juste parce qu'on y a échappé? Mes élèves étaient partagés, peut-être que parce que pour eux, concevoir le monde seul et sans ami est trop difficile.
Toute la difficulté de l'exercice sera donc de les faire réfléchir sur la relativité des évènements, la relativité des ressentis, et la relativité du point de vue de chacun sans pour autant leur imposer une interprétation adulte plutôt terrifiante si on raccourcit: c'est de la chance de voir ses amis foudroyés, noyés, abattus... Ce qui reviendrait à mettre l'enfant dans une position de marginal qui se réjouit du malheur de la masse!
Décidément, qui a dit que le littérature de jeunesse n'était pas de la littérature!?!

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